Voyager seul(e)? Ils l’ont fait. Voici leurs témoignages
Nous avons demandé à des personnes ayant déjà voyagé seules de nous raconter leur expérience. Points positifs, négatifs, appréhensions, bilan, etc. ; ils ont accepté de revenir sur cette expérience incroyable.
« Je peux faire ce qu’il me plait »
Par Aurélie de Traveling Address
Sur un coup de tête, j’ai décidé de partir à Nantes à la Toussaint. Comme je me suis décidée tardivement, je n’ai trouvé personne pour m’y accompagner. Qu’à cela ne tienne, je suis partie une semaine seule là-bas ! Je n’étais pas inquiète : je n’ai pas de Nantes l’image d’une ville dangereuse, j’avais fait des recherches donc j’avais plein d’idées de choses à faire et mon auberge était en centre-ville. Voyager seule ne me dérange pas : je peux faire ce qu’il me plaît, choisir mes horaires, me poser où je veux. Seule, on rencontre les gens différemment. Je me souviens qu’au restaurant, souvent, les serveurs étaient aux petits soins pour moi par peur que je m’ennuie, pour me tenir compagnie. Moi, j’étais bien : j’avais du temps pour lire ou écrire, pour ralentir le rythme de l’année. J’ai eu l’occasion de retrouver une amie qui habite Nantes pour un déjeuner (elle n’était pas en vacances, elle) et elle m’a donné plein de nouvelles recommandations de restos, d’endroits à visiter… J’ai passé un super séjour et je ne regrette absolument pas d’être partie seule !
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« Même si je suis parti seul, je ne l’ai jamais vraiment été »
Par Mathieu de Blog Voyages
Voilà plusieurs mois, voire années qu’un voyage en solo me trottait dans la tête. Après avoir fait une demande de PVT canada infructueuse, c’est vers la Nouvelle-Zélande que s’est finalement porté mon choix. Comme beaucoup, la raison de ce voyage était simple : un ras le bol de la routine métro – boulot – dodo.
L’idée était simple, partir à l’autre bout du monde avec un PVT, seul, dans un pays où je ne connaissais personne et surtout, l’une de mes plus grandes craintes, un pays dans lequel je ne maîtrisais pas du tout la langue (oui même si cette langue est bel et bien l’anglais).
Rempli de doutes sur le côté “seul” et “anglais” du voyage, j’ai assisté à différents apéros “pvtistes” qui m’ont permis d’être rassuré sur mon choix.
Le moment du départ, c’est un mélange entre excitation et angoisse. Des milliers de questions me passent par la tête durant ce long voyage qui m’emmènera en Nouvelle-Zélande.
L’arrivée, c’est clairement le moment le moins marrant. Sortir de l’aéroport, rejoindre l’auberge, se faire comprendre des premières personnes que l’on rencontre. Puis, très vite on rencontre une personne avec qui on accroche particulièrement bien, puis deux, puis des dizaines. A partir du lendemain de mon arrivée, je n’ai plus jamais été seul (sauf par choix) durant ces 15 mois passés en Nouvelle-Zélande. Une expérience que je recommande vivement à quiconque aurait l’idée de partir à l’aventure seul en tête. »
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« Voyager seule, oui, mais pas trop longtemps »
Par Sarah du blog Vents et voyages.
J’ai réalisé mon premier voyage seule à 29 ans pour 5 jours en Autriche. Cela faisait vraiment longtemps que j’avais envie de sauter le pas, mais j’ai cette peur irrationnelle de me perdre qui me bloquait totalement. Et puis un jour, l’occasion s’est présentée alors qu’il me restait plus de jours de congés que mon co-voyageur. J’ai tout de suite misé sur une destination européenne, sans trop de décalage culturel et pas trop loin géographiquement, ce qui me rassurait pour une première fois. L’Autriche remplissait tous mes critères.
Afin de parer à mes principales craintes, j’ai téléchargé un bon GPS dans mon téléphone dans lequel j’avais pré-enregistré tous les lieux que j’avais prévu de visiter et pour être sûre de ne pas m’ennuyer j’avais planifié à l’avance toutes mes activités jour par jour. Une fois sur place je n’avais plus qu’à suivre mon planning et mon GPS et à moi la liberté ! De cette expérience je retiens cette bouffée d’adrénaline lors de ma toute première randonnée seule, cette fierté d’être capable de me débrouiller seule dans un pays où je ne parle pas un seul mot de la langue et surtout cette liberté de faire ce que je veux quand je veux sans contrainte ni compromis. Par contre je fais partie de ces gens qui aiment la solitude à petite dose, donc voyager seule oui, mais pas trop longtemps.
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« Cela ne m’a jamais traversé l’esprit de ne pas partir parce que j’étais seule »
Par Emily – Z du blog TravelAndFilm.com
Le voyage en solo, c’est pour moi la liberté à l’état pur. C’est aussi mon mode de vie depuis plusieurs années. On me demande souvent pourquoi et comment j’ai commencé. Très jeune déjà, j’aimais faire des choses seules. Adolescente, j’allais au cinéma toute seule, ce que peu de gens de mon âge faisaient. Donc je dois dire que je n’ai jamais eu peur ou éprouvé de stress à faire des choses seule. À 18 ans, je suis partie en échange aux États-Unis. Et dès mon retour à 19 ans, j’ai commencé à voyager en Europe seule pour des courts séjours. Au départ, je proposais à des amis, parfois, ils venaient et parfois ils n’étaient pas dispos. Cela ne m’a jamais traversé l’esprit de ne pas partir parce que j’étais seule. La première fois où je suis partie seule avec un sac à dos et un billet Paris-Athènes aller-retour, c’était en 2004. J’étais un peu stressée j’avoue, non pas parce que je partais seule mais parce que j’allais à Athènes en plein Jeux Olympiques sans ticket, avec un budget réduit et aucune idée d’où j’allais dormir (le site couchsurfing n’existait pas encore). J’ai rencontré des Grecs fantastiques qui m’ont hébergé, ont profité des JO avec moi, ont voyagé avec moi. Bref, malgré mon naturel très optimiste, l’expérience a été bien meilleure que ce que j’espérais.
Donc en 2008-09, alors que je sortais d’une rupture amoureuse, et étais donc célibataire à nouveau. Je n’ai pas hésité une seconde à partir faire le tour du monde en solo. Je ne cherchais plus personne pour voyager depuis déjà quelques années. Donc cela ne m’a absolument pas fait peur. Cette expérience a changé ma vie car je n’ai jamais réussi à reprendre la « vie normale » par la suite ni à supporter l’hiver en Europe. Je suis donc repartie en faisant des petits boulots sur la route ou en économisant en France au début. Puis je suis devenue blogueuse de voyage en 2012. C’est maintenant mon métier. Je suis devenue nomade numérique et je voyage constamment 11 mois par an environ. Avec le temps, plus rien ne me pose problème en solo. Je veux dire par là que aller au carnaval, au restaurant, dans un bar, en boîte de nuit, ou même à la coupe du monde ou aux Jeux Olympiques seule ne m’effraie pas du tout, même si la plupart des gens font cela à deux ou en groupe. Cela surprend parfois, mais suscite l’admiration et la sympathie en général.
Bref, pour moi, le voyage en solo, c’est juste formidable. C’est la liberté de faire ce que l’on veut quand on veut sans rien demander à personne, et même de changer d’avis au dernier moment. En voyage solo, les avantages sont multiples : on rencontre plus facilement les autres : locaux comme voyageurs, on apprend une langue étrangère plus vite, c’est plus facile de gérer son budget, d’organiser son voyage, etc. Bref, pour rien au monde, je ne changerai ce mode de vie et cette liberté. Voici mes conseils pour voyager seule quand on est une fille.
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« J’ai réalisé mon rêve mais il n’y avait personne pour partager mes souvenirs à mon retour »
Par Céline de Globe Trekkeuse
A l’âge de 33 ans, j’ai réalisé un Tour du Monde de 10 mois seule, en mode back packer, pour réaliser mon rêve, qui n’était à l’époque pas celui de mon conjoint ! Pour être certaine de ne pas rentrer au bout de 15 jours en cas de blues, j’ai décidé de commencer cette aventure à Ushuaïa, à plus de 13000 km de mes proches.
En réalité, j’ai très vite apprécié la liberté offerte par le fait de voyager seule. Il a fallu apprendre à écouter mes envies, sans attendre ni consentement ni opposition, et à assumer mes choix d’itinéraires, de découvertes et de rencontres (ou de non rencontre). J’ai adoré pouvoir aller « où bon me semble quand bon me semble », partager quelques bouts de voyage avec d’autres voyageurs avant de reprendre le chemin en solitaire, plus propice à l’émerveillement, à la réflexion et à de nouvelles rencontres.
Je n’ai eu aucun regret pendant le voyage, trop consciente de la chance qui m’était donnée de pouvoir découvrir le Monde et ses merveilles naturelles. Après 10 mois de découvertes insolites, j’ai néanmoins éprouvé une certaine lassitude. Passer d’un endroit à un autre ne m’offrait plus l’excitation et le plaisir des premiers mois. J’aurais alors aimé être accompagnée par quelqu’un qui puisse m’aider à donner un second souffle à ce voyage grâce à son propre enthousiasme. Le plus dur restait pourtant à venir : l’impossibilité de partager mes souvenirs à mon retour en France. Je trouvais bien-sûr quelques oreilles bienveillantes à mes longs récits de voyage, mais personne ne les ayant vécus aussi intensément…
Le voyage en solo reste néanmoins une expérience exceptionnelle que je recommande à tous et toutes, un immense espace de liberté qu’il faut apprendre à savourer, une magnifique opportunité de mieux se connaître et d’appréhender ce à quoi on aspire profondément.
Et vous, êtes-vous déjà parti(e) seul(e)? Racontez-nous.
J’ai beaucoup voyagé seule quand j’étais « jeune » et j’ai toujours aimé, j’allais aussi seule dans des groupes. Maintenant que je suis mariée avec des enfants, il y a des moments où j’en rêve 😉
Après avoir dû quitter mon emploi, je suis partie à l’étranger, seule. D’abord pour travailler dans le pays, puis je suis devenue digital nomad : j’ai maintenant ma propre entreprise que je gère avec Internet, et j’enchaîne les destinations dans une optique de slow travel. Et toujours toute seule ! C’est par certains côtés une liberté, je suis libre d’aller où je veux et comme je veux. En plus ça ouvre beaucoup plus la porte à de belles rencontres avec les locaux. Donc à tous ceux que ça tente, franchement n’hésitez pas !